Escalier en colimaçon 7 , photographie de Fabrice Quignette
Dans « Escalier en colimaçon 7 », variation photographique de Fabrice Quignette prenant pour motif l’escalier du Musée Picasso à Paris, le spectateur se trouve happé dans une vertigineuse spirale, où l’architecture dialoguant avec l’abstraction évoque à la fois le regard cubiste de Picasso et la fascination de M.C. Escher pour les paradoxes spatiaux.
La composition, démultipliée par un jeu de miroirs numériques, déconstruit la spirale originelle en une polyphonie de lignes et de cercles concentriques, rappelant aussi bien les expérimentations constructivistes du début du XXe siècle que les kaléidoscopes lumineux de l’Op Art. Il y a là une tension entre la matérialité brute de la pierre et du métal — si emblématique du patrimoine parisien —, et la dissolution de repères dans cette variation sérielle, qui confère à la photographie une dimension presque métaphysique.
Fabrice Quignette poursuit ici la tradition de l’art sériel chère à Sol LeWitt, en interrogeant le motif non comme une simple reproduction, mais comme une source de transformation poétique : chaque segment d’escalier s’entrelace, se répète, jusqu’à effacer toute linéarité narrative au profit d’une structure fractale. Cette image n’est plus tant un lieu de passage qu’un objet optique, où le regard se perd comme dans une rêverie labyrinthique. Ainsi, la variation photographique s’affirme comme un hommage audacieux à la plasticité du regard et à l’infinie réinvention du réel.